Đăng
ngày 12-05-2015
Báo cáo Nemtsov trưng bằng cớ Quân đội Nga
thiệt hại nặng tại Ukraina
Tập hợp tưởng niệm cựu thủ tướng Boris Nemtsov. Ảnh ngày
07/04/2015.REUTERS/Maxim Shemetov
Ngày 12/05/2015 tại Matxcơva, những thân hữu của cựu phó thủ tướng
Nga Boris Nemtsov, nhà đối lập bị ám sát hồi tháng 2/2015, công bố một bản điều
tra dài 64 trang. Tài liệu này đưa ra những «
bằng cớ tận gốc » chứng minh quân đội Nga đã xâm nhập vào Ukraina.
Chính quyền Putin từ chối bình luận.
Theo AFP, với tựa « Putin. Chiến tranh », bản
báo cáo được soạn thảo từ công trình điều tra của nhà đối lập Boris Nemtsov
trước khi ông bị bắn chết. Các tác giả, đứng đầu là nhà đối lập Ilia Iachine
khẳng định “ thu thập được nhiều bằng cớ đến từ cội nguồn ”
, từ những “ nhân chứng then chốt ” về vai trò của
quân đội Nga trong cuộc chiến giữa phe ly khai Ukraina thân Nga và chính phủ
Kiev.
Cụ thể, các đơn vị Nga đã “ ồ ạt vượt biên giới ” lần
đầu tiên vào tháng 8/2014. Nhiều đơn vị khác tràn sang biên giới trong tháng 1
và tháng 2/2015 để gây sức ép, buộc tổng thống Petro Porochenko ngồi vào bàn
đàm phán ở Minsk. Vào thời điểm đó, các đơn vị của Ukraina bị bao vây và tấn
công dữ dội phải rút bỏ thành phố chiến lược Debaltsevo.
Theo bản báo cáo Nemtsov, tất cả những thành tựu quân sự của phiến
quân Ukraina là do quân Nga thực hiện. Thế nhưng, từ Putin cho đến các tướng lãnh
Nga “
không ai có can đảm thú nhận đã xâm lấn Ukraina ” một thái độ “ hèn hạ, giả dối
được giải thích là khôn ngoan chính trị ”.
Cũng theo thẩm định của bản báo cáo, ít nhất 150 binh sĩ Nga tử
trận chỉ riêng trong tháng 8/2014, đợt xâm nhập đầu tiên. Trong chiến dịch thứ hai,
vào đầu năm 2015, gần 70 binh sĩ Nga tử thương.
Các chứng cớ được thu thập qua các nguồn tin
“ công khai ” và “ ẩn danh ” cũng như qua
thông tin từ những gia đình có thân nhân tử trận tại Ukraina.
Theo AFP, phát ngôn viên điện Kremli từ chối bình luận về bản báo
cáo Nemtsov viện lẽ “ không biết, không nghe nói đến ”.
Un rapport posthume de Boris Nemtsov accuse
Poutine de mener une guerre en Ukraine
Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Isabelle
Mandraud (Moscou, correspondante)
Abonnez-vous
à partir de 1 € Réagir Classer
à partir de 1 € Réagir Classer
Partager facebook
twitter google + linkedin pinterest
Deux mois et demi après
l’assassinat de l’opposant Boris Nemtsov, tué par balles au pied du Kremlin le
27 février au soir, le rapport qu’il préparait sur l’implication du
pouvoir russe dans le conflit en Ukraine a été publié à titre posthume, sous le
titre « Poutine. La Guerre ». Bien que le matériel informatique de
l’ancien vice-premier ministre de Boris Elstine a été saisi par les enquêteurs
au lendemain de sa mort, une poignée de ses fidèles est parvenue, sur la base
de notes écrites et de témoignages de familles, à reconstituer son travail. Présentant
le document, mardi 12 mai, au siège du parti d’opposition RPR-Parnasse,
l’un de ces proches, Ilia Iachine, a dénoncé « une
aventure géopolitique, une guerre non déclarée, cynique, un crime contre la
Russie ».
Le rapport s’appuie sur
les témoignages de familles de soldats russes envoyés en Ukraine après avoir
été forcés de démissionner et qui y ont péri. Parmi eux, 70 parachutistes, dont
17 provenant de la région d’Ivanovo, auraient ainsi trouvé la mort en février
dans la bataille de Debalstevo, une ville de l’est ukrainien conquise par les
séparatistes au lendemain même des accords de Minsk signés dans la capitale
biélorusse pour tenter d’imposer une trêve, sous le parrainage des dirigeants
russe, ukrainien, français et allemand.
« Tous les succès
des séparatistes ont été menés avec le soutien militaire russe, affirme Ilia Iachine. Cela a été le cas en août 2014,
lorsque l’offensive ukrainienne stoppée nette a obligé Petro Porochenko
[le président ukrainien] à s’asseoir une première fois à la
table de Minsk, puis à nouveau en février, lorsque l’armée ukrainienne a été
arrêtée à Debalstevo. » Ces témoignages restent cependant
anonymes. « Les
familles ont peur. »
220 militaires russes décédés
Parmi les confessions
recensées, certaines avaient été déjà rendues publiques sur les réseaux sociaux
ou dans des médias indépendants. En septembre 2014, l’histoire de Nicolas
Kozlov, 21 ans, envoyé d’abord en Crimée puis dans le Donbass où il a perdu une
jambe, avait ainsi été relatée par son oncle, Serguei Kozlov. Ces soldats,
obligés de démissionner de l’armée, auraient reçu contre l’engagement de tenir
secrète leur mission, l’assurance d’une indemnité financière pour leurs
familles en cas de blessure ou de décès.
Ces indemnités, évaluées
à 3 millions de roubles (53 000 euros) selon les sources de
Boris Nemtsov, n’auraient cependant plus été versées à partir de
septembre 2014. Le rapport, qui ne prétend pas être exhaustif, recense
quelque 220 militaires russes décédés dans les combats, ce qu’a toujours nié
Moscou. « Nous avons
tout vérifié, assure Ilia Iachine, et tout ce que nous n’avons pas pu vérifier, nous
l’avons enlevé ».
« Il y a aussi ceux
que la propagande appelle des “volontaires” mais que nous appelons des
mercenaires »
« Il y a aussi ceux
que la propagande appelle des “volontaires” mais que nous appelons, nous, des
mercenaires car ils correspondent bien à cette qualification et ils reçoivent
entre 60 000 et 90 000 roubles par mois », ajoute-t-il. Les combattants tchétchènes, recensés dans le
bataillon « La Mort », en feraient partie. « Ils
sont apparus en mai 2014, d’abord dans le bataillon séparatiste Vostock
qui a participé à la prise de l’aéroport de Donetsk, puis à nouveau en août 2014.
Ce sont d’anciens combattants [des guerres russo-tchétchènes] amnistiés par Kadyrov
[chef de la république autonome de Tchétchénie], qui
sont aujourd’hui considérés comme sa garde personnelle »,
affirme Ilia Iachine.
« Catastrophe humanitaire »
Soldats, mercenaires,
matériel de guerre, blindés : l’aide financière de Moscou aux séparatistes
prorusses du Donbass est ici évaluée à 53 milliards de roubles (environ
930 millions d’euros) en dix mois, auxquels il faut ajouter 80 milliards
de roubles d’aide aux réfugiés de cette « catastrophe
humanitaire ».
Poutine s’est rendu compte du bénéfice
qu’il pouvait tirer de l’annexion de la Crimée, alors que sa côte stagnait « entre 40 et 45 % »
Selon le rapport, tout a
commencé avec la Crimée lorsque Vladimir Poutine se serait rendu compte du
bénéfice qu’il pouvait tirer sur le plan personnel de l’annexion de la
péninsule ukrainienne, alors que sa côte de popularité stagnait « entre
40 et 45 % » malgré sa réélection, en 2012, à la
tête de l’Etat. « L’envergure du scénario du
retour de la Crimée en Russie est aujourd’hui évidente »,
écrivent les auteurs. Mais, ajoutent-ils, « l'histoire
ne s’est pas arrêtée là et une vraie guerre a commencé dans les territoires de
Donetsk et de Louhansk où les séparatistes ont été soutenus politiquement,
économiquement et militairement ».
« Poutine, insiste Ilia Iachine, veut diriger comme Staline et vivre
comme Abramovitch [un milliardaire russe].
Il ment au peuple russe et au monde entier. » C’est pour les
Russes, a-t-il insisté que ce rapport a été rédigé, « pas
pour les Occidentaux qui n’ont pas besoin d’être convaincus ». Au
lendemain du 70e anniversaire de la victoire sur le régime nazi
célébré le 9 mai par le Kremlin avec faste, l’opposition prend soin de ne
pas laisser le terrain du patriotisme au pouvoir : « Cette
guerre que Poutine a commencée avec un pays proche menace les intérêts de la
Russie. » Une collecte va être lancée dans le pays pour
financer la sortie du rapport Nemtsov tiré seulement à 2 000 exemplaires
dans un premier temps et qui doit faire face, selon ses promoteurs, aux
réticences des imprimeurs.
Isabelle
Mandraud (Moscou, correspondante)
Correspondante à Moscou
__._,_.___
No comments:
Post a Comment